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Le jour

Il y a des jours où l'on ne vit pas, c'est comme ça. Alors vaut mieux, sans doute, profiter de ceux où l'on vit, quand le Soleil est haut dans le ciel, pour sortir en chantant du Salvatore Adamo, ou si, hélas, on tombe sur un 15 août, en restant à la maison en jouant un jeu de société avec la mort avant le grand départ.

Le jour il fait plus chaud que la nuit, parce que le Soleil, toujours lui, est là. Les scientifiques en doutent parfois, mais jamais très longtemps. Car ce petit groupe aime la chaleur du seigneur Phébus et entre deux expériences dans leur laboratoire, se réunit sur la plage bondée pour l'invoquer et lui demander de réduire en cendre les sceptiques, leurs Némésis au teint d'endive. Lorsque le temps est couvert, les scientifiques s'entassent dans les bibliothèques pour acquérir du savoir ludique, toujours plus, en espérant trouver un jour le moyen de battre la mort à la belote ou aux dominos.

Pendant ce temps, dans la montagne, le faucon crécerelle chasse le batracien. Peu porté sur les jeux de société, ce rapace huissant et réclamant, est tout de même fort occupé. Entre deux grenouilles fondantes, il traque les présidents zombies, un appeau à morts-vivants à une patte et une hachette à l'autre, ce qui l'empêche de voler vu que son fourbi pèse trois fois son poids.

Lorsque le jour touche à sa fin, le président zombie se retire dans sa demeure, blanche ou élyséenne, du moins, s'il est encore en mouvement, étant donné que le faucon crécerelle est un chasseur hors-pair et qu'il aime gober les yeux de ses élus geignants. Le falconidé est un connaisseur.