Llywelyn Razakandraina (1785-1852), philologue gallois ayant reconstitué la langue adamique.
Lors d’un séjour à Madagascar, un lord botaniste anglais rencontre son père, originaire de l’île. Le noble britannique est étonné par les capacités de cet homme à reconnaître et utiliser les plantes. Étant opiomane, ce lord cultive chez lui, en Grande-Bretagne, et en particulier dans sa propriété galloise de Caerfyrddin, du pavot, qu’il consomme en grande quantité. Il initie son nouveau jardinier, le père de L. Razakandraina qu’il a ramené avec lui en Europe, à l’usage des drogues sous toutes leurs formes.
La mère de Llywelyn Razakandraina est une domestique galloise au service du lord. Elle rencontre celui qui sera son futur mari peu après son arrivée. La grossesse inattendue de celle-ci précipite le mariage des deux amants. Le 17 octobre 1785 naît Llywelyn.
Le lord s’intéresse aussi à l’Égypte, pour des raisons évidentes pour un opiomane. Le maître du père jardinier entasse les ouvrages scientifiques dans sa bibliothèque. C’est là que Llywelyn, déjà adolescent lors de la campagne d’Égypte, tissera ses premiers liens avec les cultures orientales : Égypte, mais aussi Arménie ou Grèce.
Aidé par la bienveillance de son maître, le jeune Llywelyn entreprend des études de philosophie. Il est fasciné par la France et l’Allemagne. Il écrit beaucoup, fait une série de conférence dans toute l’Europe, et à son retour au pays de Galle en 1823, fonde la société philologique rénovée de Caerfyrddin.
Celui qui deviendra le gourou est basque (côté français). Il s’appelle Xalbator Urruticoecha. Il naît le 20 août 1890 et devient rapidement mécanicien. Pendant la guerre d’Espagne, il est aviateur du côté des nationalistes. Ses relations lui permettent de devenir traducteur de Franco. Il s’intéresse fortement alors à l’ésotérisme espagnol. Ayant eut vent du fait que Franco le soupçonnait d’être un agent communiste — certains parlent plus de relations troubles entre Urruticoecha et la femme du dictateur — Xalbator Urruticoecha préfère s’exiler en Allemagne en 1942 où il deviendra l’un des proches conseillers du Führer.
Il fait alors parti de la fraternité de Thulé, dont il reprendra plus tard, entre autres, la théorie de la Terre creuse1). Il tombe par hasard sur les ouvrages de Llywellyn Razakandraina, que l’auteur avait offert, entre autres, à l’université de Berlin en 1818, à la suite d’un séjour prolongé en Allemagne et à une série de conférences2). Xalbator Urruticoecha amasse suffisamment de preuves, selon lui, pour relier les cultures arméniennes, égyptiennes et basques. Les récentes découvertes des villes de la vallée de l’Indus l’intéressent aussi au plus haut point.
À la fin de la guerre, il s'enfuit en Argentine, avec d’autres criminels de guerre nazis. Il redevient mécanicien et fonde une confrérie mêlant ésotérisme nazi et philologie. Il voyage pendant trois ans en Amérique du sud et centrale et s’installe en 1948 au Texas, où il rachète un vieux ranch. Il commence à y élever du bétail.
Durant ces trois ans, beaucoup de choses se sont passés. En 1946, au Pérou, il rencontre Chiquito Escobar, âgé de 16 ans, qui deviendra un guide puis un bras droit à part entière. L’un de ses amis, Helmut Berger, ancien S.A. né en 1920 en Autriche, l’accompagne lors de son périple. Ce sont ses premiers disciples. Il visite Nazca au Pérou, où il est enfin convaincu du message qu’il a à porter. Le lien entre les cultures incas et aztèques et celles qu’il a étudiées lors de son séjour en Allemagne ne font plus de doute pour lui. Dans le même temps, il fait connaissance avec un mystérieux vieil homme péruvien, qui l’initie au voyage invisible et à l’absorption de substances psychotropes.
Xalbator Urruticoecha est alors certain d’être le descendant des Incas. Il prend donc le nom d’Atahualpa Topalian. Arrivé en Amérique, Helmut Berger, devenu l’amant de Chiquito Escobar, change son nom en Eliot S. Turner.
Dans une des granges de son ranch, Atahualpa Topalian découvre des piles de Pulp datant des quarante dernières années : des collections entières de Weird Tales et de Tales to Astonish. Il dévore la totalité des ouvrages, et est en particulier fasciné par les écrits de Lovecraft.
La réalité des Atlantes ne fait alors plus de doute pour lui. Il s’agit d’immortels qu'il faut absolument contacter. Azathoth, le roi des Atlantes l’a d’ailleurs contacté lors de son voyage en Amérique du sud.
Plusieurs élément du dogme sont alors mis en place : un lien est fait entre les textes de Lovecraft, et l’égyptien ancien. « The thing that should not be » de H. P. Lovecraft est interprété comme l’ancien égyptien khet (qu’Atahualpa aura compris comme étant la chose qui ne doit jamais être).
Le monde est tel que les Aztèques le pensaient, c'est-à-dire cyclique. L’espèce humaine est arrivée à la fin d’un âge et cela ne doit pas être. Il doit donc prendre contact avec les extra-terrestres, par l’utilisation de la langue adamique et par vocalisation.
Ces derniers sont les descendants des maîtres atlantes, seigneur de Mu. Suite à la destruction de l’ancien continent, les basses castes de la population de Mu, les serviteurs, se seraient installés en deux endroits du globe : le pays basque et l’Amérique centrale (ancêtres de la population locale).
La Terre est creuse. Les maîtres atlantes vivent dans l’Eden invisible, situé sur la face cachée de la lune. Eux seuls connaissent les deux chemins menant à la Terre creuse, le véritable Eden invisible : l’un est situé sur la lune, et correspond à une sorte de trou blanc, l’autre est sur la Terre, et c’est le devoir d’Atahualpa de retrouver son emplacement.
La nuit du 11 au 12 mai 1950, une météorite tombe au milieu de son ranch, tuant deux vaches, et formant par son impact un cratère large d’un mètre cinquante. Le fragment stellaire, de neuf centimètres de diamètre, est pour Atahualpa Topalian un signe du ciel. Très vite, les journalistes reprennent cet événement dans les colonnes des quotidiens et même à la radio. Son message apocalyptique, diffusé dans une grande partie des foyers texans permettra le développement véritable de sa secte, qui n’était jusqu’alors qu’embryonnaire.
La météorite est faite sertie dans un diadème d’or, que portera jusqu’à sa mort le premier gourou de la Theosocratic Church of the invisible Eden (l’église théosocratique de l’Eden invisible).
En 1951, Atahualpa Topalian commence une carrière d’écrivain de science-fiction. La secte prendra son nom officiel en septembre de la même année.
L’âge du nucléaire est la preuve de la véracité du gourou : c’est le signe de la fin des temps. Le monde court à la catastrophe, mais cette catastrophe doit à tout prix être évitée. Afin d’y parvenir, il faut acquérir le plus de surface possible. Le tunnel terrien ver l’Eden invisible se trouvant quelque part au Texas, il est donc fortement conseillé aux adeptes de confier leurs propriétés aux dirigeants de la secte. La présence de pétrole, le sang des Anciens, est un des éléments devant être découvert à proximité du passage.
Eliot S. Turner gère les finances du groupe. Il est l’actuel gourou de la secte, et ce, depuis 1963, date de la mort d’Atahualpa, à 73 ans. Il est, selon Eliot S. Turner, rappelé par les Atlantes ainsi qu’une dizaine de membres de la secte. Aucune dépouille n’est découverte. Il semblerait qu’Helmut Berger s’en soit en fait débarrassé, afin de prendre le contrôle total de l’organisation.
Chiquito, apeuré par la mégalomanie dangereuse de son amant, disparaît la même année et réapparaît en 1968 dans le Larzac. Durant ces cinq années, celui-ci aurait séjourné en pays Navajo (sans doute en 1964) et à San Francisco (entre 1965 et 1966), devenant une des figures de proue de la contre-culture (sous le pseudonyme de Manuel Gomez Chico). En 1967, il part en Inde, qu’il parcourt avant d’atterrir à Rishikesh, près des sources du Gange. Il reçoit l’enseignement de celui qui est alors le gourou des Beatles. De là, il part à Londres, puis, en 1968, en France.
Une fois installé dans le Larzac, il simplifie la religion de son maître spirituel, qu’il teinte de revendications communistes. Les extra-terrestres sont mis de côté. L’Eden invisible n’est pas à trouver sur la Lune, mais uniquement dans la Terre creuse.
Afin d’atteindre ce lieu divin, il faut mettre en place des jardins. Une date est donnée pour la fin du monde, qui est avant tout le début d’une nouvelle ère : 1987. Les Atlantes, habitants du monde interne, lui parle au travers de ses voyages, qu’il initie par l’absorption de drogues. Le grand ancien qui lui parle est celui qui enjambe les collines, c'est-à-dire Nanabozo.
Il prend le nom de Mahagovinda Boddhisattyam et tout en reconnaissant être tributaire du message d’Atahualpa Topalian, fonde la Prana Bindu Sedjementyâr (aussi connu sous le nom des enfants de la gerbille atomique), secte encore en activité, en cette année 1987. Le personnage peut ainsi être décrit : Péruvien mesurant 1 mètre 50 et portant des semelles compensées, à la barbe grisonnante, parlant français avec un accent suédois (il apprend le français avec celle qui deviendra sa première femme en 1966, une Suédoise qu’il rencontre à San Francisco).
Le livre qui le rendra célèbre en France et en Belgique (la secte ne prendra pourtant jamais l’ampleur internationale de l’église théosocratique de l’Eden invisible) est l’Évangile nucléaire. Ce dernier prône l’utilisation d’un nucléaire clean : le nuclinaire.
Dans les années 80, profitant du fleurissement du new age, les enfants de la gerbille atomique sortent dans le commerce une série de produits aux vertus multiples à base de plantes : le terme nu-culinaire est né.