R grasseyé

Le r grasseyé est l'apanage des plus grands. De nos jours, on le retrouve à certains points du globe tel que Paris ou l'est du Québec. De veules Béotiens se permettent de croire que cet élément du langage est une invention toute française. Ils se trompent. Qu'ils soient châtiés comme il se doit. Avant d'aller plus loin, revenons sur le sens strict du verbe grasseyer, celui du XIXe siècle :

Grasseyer. v.n. 1re conj. (pr. gra-cè-yé ; rad. gras). Articuler, en parlant, dans l'arrière-bouche ou de toute autre façon défectueuse, la lettre r, ou lui substituer un autre son, ou bien encore la supprimer plus ou moins complètement. Il est agréable d'entendre grasseyer certaines personnes. Les Parisiens grasseyent naturellement. On dit que les Athéniens grasseyaient comme les Parisiens d'aujourd'hui.

La Grèce ! Oui, la Grèce ! Voilà donc un nom bien plus glorieux que ce monument de la Ve République automobile triomphante ! Au pilori Pompidou ! Au cachot avec les Béotiens !

Le grand Colombat n'a-t-il pas dit un jour1 : « Lorsque le grasseyement est peu sensible, on lui trouve généralement quelque chose de doux et d'agréable, qui paraît surtout plus gracieux dans la bouche d'une femme ».

Preuve est donc faite du bienfait de cette consonne huileuse. Si l'on en croit les enseignements de l’Église Théosocratique de l’Eden Invisible, la longue vocalisation par grasseyement du r et circumambulation autour d'un laurier du Népal permettrait de trouver intuitivement les règles de grammaire propres à la langue adamique. C'est à tester.

1. J'ignore qui est cet individu, mort il y a deux siècles, mais ses paroles sont de miel.