Le train

Tchouk tchouk rail ghari (चूक चूक रेल गाड़ी), le voici, traversant les montagnes, dévalant la plaine tel un serpent d’acier ou, au choix, un lombric métallique, une orvet argentée ou une nouille cuivrée.

Le train porte dans son ventre ses enfants. Ce marsupial mécanique — joli terme à rajouter à la liste — nous transporte d’ici à là, en passant par les environs d’un autre endroit en cinq ou quinze lunes selon l’époque, le lieu et ses propres performances. Mettons-nous d’accord : trois heures suffiront et tant pis si au bout du compte nous nous trouvons en plein désert azoïque — ou en gare centrale d’une île engloutie.

Tchouk tchouk rail ghari aime l’action, l’inaction aussi, la grêve sans doute d’avantage encore, cette action dans l’immobile, cette anti-praxis dynamique, cette ultime défiance à la mollesse du mouvement et à la réforme post-destructiviste.