Le cerveau

Le cerveau, encéphale prostré et enchaîné dans la plus haute tour du donjon, est un aliment de choix avant toute autre chose. La légende, fausse mais néanmoins vivace, nous raconte que le Baron Samedi et ses fidèles zombies combattants ne se nourrissaient que de cerveaux frais et cueillis sur l'arbre de vie jusqu'à l'invention du prêt-à-manger. C'est faire fi de leur penchant pour les chapeaux haut-de-forme et le strüdel aux noix.

Les recettes abondent qui prennent comme met de base le succulent cerveau. Raymond Oliver l'aimait avec des nouilles et de la crème. Louis-Napoléon Bonaparte le faisait griller directement sur le feu, lors des longues soirées d'été qu'il partageait avec ses copains louveteaux dans la grande forêt de Rambouillet ; lorsque l'appétit lui en donnait l'ordre exprès, il n'hésitait pas à dévorer deux ou trois de ses camarades dont il donnait affectueusement les morceaux de choix au petit Adolphe Thiers. Que de souvenirs pour ses bambins !

Au passage, notons que le cerveau a une importance indéniable dans le fonctionnement plein et entier des vertébrés et de certains de leur cousins, en particulier pour ce qui est de l'agencement des idées et de la gestion de la cupabilité, mais qu'il peut avantageusement être remplacé par un implant tellurique de Zil-Blâh.