La fourmi est un insecte caractériel. Il n'y a pas plus teigneux qu'une fourmi si ce n'est bien sûr un catcheur fourmi ; ou plutôt catcheuse, si la langue française, qui est déjà en bien piteuse état, me permet cette féminisation abusive d'un anglicisme honteux. Le temps des colonies étant définitivement passé, les formicidés ont du s'adapter aux seules habitations à leur disposition, soit de gros parpaings à loyer modérés fruits du cerveau malade d'architectes à la solde du pompidolisme triomphant. Bien sûr, la fourmi étant un animal violent et antipathique, rien d'étonnant à ce qu'elle profite de la gentillesse maladive du termite pour lui piquer son chez-lui et le laisser à la rue sans considération pour sa grandeur d'âme.

La culture formique, basée sur la destruction, le pillage et l'appropriation du bien d'autrui, à ses bons côtés : les meilleurs pédagogues, les plus grands professeurs de lycée, sont, tout le monde s'accorde à le dire, les fourmis. La peur, le mépris et le pompidolisme étant les trois mamelles du système scolaire occidental moderne, rien d'étonnant à cela¹.