Les kangourous

Les kangourous, comme leur nom le suggère, sont nés d'un croisement entre les Khans, chefs de clans dans le monde turco-mongol, et des Gourous, enseignants, maîtres et chefs de meute dans l'Inde classique et post-classique.

On doit cette étonnante fusion à la collusion de plusieurs systèmes de représentation du réel. Tout d'abord, dans l'arborescence des langues turco-mongoles, on constate aisément une absence totale de vocabulaire désignant, avant le XVIIIe siècle, les marsupiaux. Dans le conglomérat linguistique indien, souvent pris, à tort ou à raison, pour une mosaïque comparable à celle qui orne les murs de ma salle de bains, on s'aperçoit assez vite d'un vide similaire. Bon. Ça nous fait une belle jambe, comme disait ma tante, qui savait de quoi elle causait. Ca nous fait une belle moustache, comme aurait dit Pierre Bourdieu, s'il en avait eu une.

D'un point de vue épistémologique, puisqu'il faut bien se résoudre à parler des choses qui tachent, à défaut des toses qui chachent, le kangourou est donc un chef, et ce, doublement, dans la mesure où sa compétence martiale à diriger des hommes est réhaussée, dans le prestige qu'elle irradie, par sa qualité de Grand Schmurtz. Dirigeant doublé d'un maître, le kangourou dispose donc d'un génotype particulièrement gratiné, contrairement à Diane de Poitiers, qui ne pouvait voir le Dauphiné en peinture. Rien d'étonnant, donc, à ce que les Kangourous soient devenus les maîtres du monde, avec des majuscules, les Maîtres du monde, donc.