La Déesse grand-mère

L'entité tricoteuse est une déesse à qui on ne la fait pas. Perchée sur le haut du Mont de la félicité, elle regarde le monde, sa création, d'un œil torve mais amusé, car elle est cruelle mais aime plaisanter – en nous faisant souffrir.

Son complice est l'Entité extraordinaire au pouvoir époustouflants, cofondateur de l'univers visible, lorsque le ciel est dégagé. Lui aussi est assez dangereux mais, fort heureusement, les extravagances de ces deux acolytes sont modérées par la Déesse mère, actuelle détentrice du pouvoir – c'est elle qui maintien l'équilibre du monde, après tout, avec plus ou moins de succès.

Bien calée dans son fauteuil majestueux, la déesse grand-mère occupe la plupart de son temps à tricoter et à dire du mal des gens. Elle utilise pour cela de la laine céleste et un mégaphone, ordinaire et bon marché, chacune de ces deux choses ayant sa fonction propre – à vous de deviner laquelle.

Les jours de marché, il lui arrive parfois de descendre sur Terre, le mégaphone sous un bras et un panier sous l'autre pour aller acheter des choux et des radis, provoquer une épidémie de peste, faire son loto ou discuter avec ses amies. Elle en profite aussi, juchée sur une cagette au milieu de la place du village, pour haranguer la foule en disant tout le mal qu'elle pense de l'humanité et en insistant sur le fait que c'était quand même bien mieux avant.